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Une bio-imprimante 3D à bord de la station spatiale internationale

imprimante 3D Techshot

18ème opérée par SpaceX, d’où son nom, l’opération de ravitaillement de la Station spatiale internationale CRS-18 lancée jeudi dernier, était placée sous le signe de l’impression 3D. Arrivée ce samedi après avoir été capturée peu après 9h10, la capsule Dragon embarquait à son bord 2 268 kg de matériel et de nourriture, dont une bio-imprimante 3D dénommée BioFabrication Facility (BFF). La machine codéveloppée par les entreprises nScrypt et Techshot, devrait à terme permettre d’imprimer des cellules humaines – cardiaques en autres – qui pourraient conduire à la mise au point de traitements thérapeutiques.

L’Agence Spatiale Européenne et internationale s’intéressent depuis longtemps déjà à l’impression 3D. Il y a 5 ans, une collaboration avec la société Made in Space avait permis de développer la première imprimante 3D capable de fonctionner en apesanteur.

Envoyée à bord de l’ISS en 2014, la Zéro-G avait été suivie deux ans plus tard par le projet MELT, une imprimante 3D capable de fabriquer des pièces à la demande pour la réparation et la maintenance d’un habitat orbital de longue durée.

Une absence de gravité qui permet d’imprimer sans support

Station spatiale Internationale © NASA

Station spatiale Internationale © NASA

Si l’apesanteur apporte avec elle son lot de contraintes pour imprimer en 3D, la gravité quasi nulle a aussi ses avantages. Alors que sur Terre les différents systèmes de bio-impression nécessitent généralement un échafaudage pour fixer les cellules, dans l’espace, cette structure n’est pas nécessaire. L’absence de gravité permet en effet de superposer les cellules sans support. Une maturation de quelques semaines est ensuite nécessaire pour développer l’ensemble et créer un tissu cellulaire exploitable.

Selon Ken Church, CEO de nScrypt, grâce à cette apesanteur il serait possible d’imprimer jusqu’à un centimètre d’épaisseur, soit 10 fois plus que les tissus 3D imprimés actuellement sur Terre. La première phase du projet BFF devrait s’étaler deux ans, après quoi le système passera à l’impression de patchs cardiaques qui seront renvoyés sur Terre pour évaluation.

Les premiers essais seront évalués à la fin du mois d’août pour voir comment les cellules souches sont impactées par la microgravité. « L’impression d’un poumon humain ou d’un autre organe n’est pas encore pour aujourd’hui, mais ce n’est plus de la science-fiction », a déclaré Ken Church, PhD, PDG de nScrypt. « BFF est la feuille de route pour y parvenir. »

Alexandre Moussion