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3D Systems revient sur le marché de l’impression 3D FFF avec sa « Roadrunner »

À moins que vous ne découvriez l’impression 3D qu’aujourd’hui, « 3D Systems » est un nom qui vous est forcément familier. Cette société américaine est en effet devenue indissociable du SLA (stéréolithographie), un procédé né en 1984 dont elle partage d’une certaine manière la paternité avec trois chercheurs français. C’est en 1988 qu’a vu le jour sa SLA-250, la toute première imprimante 3D commerciale.

Prenant le chemin inverse de son compatriote Stratasys qui enchaîne depuis quelques temps les acquisitions pour se renforcer sur l’impression 3D résine, et bientôt le frittage laser, 3D Systems a décidé de se lancer, ou plutôt de revenir, sur le marché du FFF (dépôt de fil fondu). En effet, le géant américain a été l’un des pionniers de l’impression 3D à dépôt de filament. On se souvient de sa célèbre marque Cubify, une gamme d’imprimantes 3D grand public lancée en 2012. Dans un communiqué paru cette semaine, la société a créé la surprise en annonçant un nouveau système d’impression 3D industriel FFF spécialement conçu pour les industries de l’aérospatiale et de l’automobile.

Née d’une collaboration avec le sous-traitant électronique Jabil, cette nouvelle machine baptisée « Roadrunner », se caractériserait notamment par sa vitesse de fabrication très élevée. 3D Systems évoque un nouveau système de contrôle de mouvement électrique qui serait capable d’atteindre des taux de dépôt et des précisions de pièces « bien au-delà de ceux des plateformes de production de pointe actuelles ». En plus de son généreux volume de fabrication, la machine serait également compatible avec des matériaux d’ingénierie tels que l’ULTEM, le PA renforcé de fibres de carbone, ou encore le PETG ESD, sans oublier bien sûr des filaments plus polyvalents tels que l’ABS.

« 3D Systems confirme sa stratégie annoncée en 2020 visant à renforcer sa présence sur des marchés en expansion qui exigent des produits extrêmement fiables »

Très présent déjà sur le secteur médical et de la joaillerie, 3D Systems entendrait ainsi se renforcer sur l’automobile et de l’aérospatiale, un marché lourd de 400 millions de dollars. La Roadrunner serait conçue pour répondre à un large éventail de besoins, couvrant aussi bien le prototypage que des pièces d’utilisation finale, comme des intérieurs d’habitacle, des pièces de drone, ou encore de l’outillage. « En lançant son imprimante par filaments High Speed Fusion, 3D Systems confirme sa stratégie annoncée en 2020 visant à renforcer sa présence sur des marchés en expansion qui exigent des produits extrêmement fiables, tels que les secteurs de l’aérospatiale et de l’automobile. », a déclaré le Dr Jeffrey Graves, président et directeur général de 3D Systems.

Cette annonce laisse à penser qu’il pourrait peut-être y avoir un lien entre l’imprimante 3D Roadrunner et la machine sur laquelle travaillait depuis plusieurs années déjà Jabil. On se souvient qu’en 2019, ce dernier avait intenté une action à l’encontre d’Essentium, alléguant le vol de secrets commerciaux liés à une plate-forme d’impression 3D à grande vitesse. Jabil affirmait à l’époque que la HSE 180 S d’Essentium se basait sur sa « TenX », une imprimante 3D qu’il développait depuis 2014, et revendiquait comme 10 fois plus rapide que l’existant.

« Nos investissements dans cette solution et notre collaboration avec Jabil permettront à nos clients d’améliorer leur productivité et leurs performances grâce à l’utilisation de la fabrication additive avec une plate-forme combinant matériel, logiciels et matériaux et spécialement conçue pour les rigueurs et les exigences d’un environnement industriel. » Conclut le Dr Jeffrey Graves. « Cette proposition de valeur, que nous considérons comme irréfutable, nous donnera accès à de nouveaux marchés estimés à plus de 400 millions de dollars, avec la perspective d’accéder à d’autres marchés restant encore à découvrir étant donné que les économies apportées par cette nouvelle plate-forme technologique ont été pleinement démontrées. »

Alexandre Moussion